Nostradamus 1503 – 1566 est un médecin apothicaire français. Pratiquant l’Astrologie comme tous ses confrères de l’époque de la Renaissance. Il est surtout connu pour ses prédictions sur la marche du monde.
Michel de Nostredame, plus connu sous le nom de Nostradamus, part très jeune à Avignon pour obtenir son diplôme de bachelier ès arts, mais il doit quitter l’université à cause de l’arrivé de la peste. Neuf ans plus tard, ayant cependant pratiqué comme apothicaire, il s’inscrit à la Faculté de Montpellier pour y gagner son doctorat en médecine. Il se fait connaître grâce aux remèdes qu’il a mis au point en tant qu’apothicaire, dont les fameuses « boules de senteur ». Mais il est bientôt expulsé pour avoir exercé ce métier « manuel » interdit par les statuts de la faculté.
En 1531, il se marie avec la fille d’un notable d’Agen, qui lui donnera deux enfants, un garçon et une fille. Tous trois décédèrent lors d’une épidémie de peste qui ravage la ville.
En 1533, il s’établit à Agen, où il pratique la médecine de soins à domicile. Il se lie d’amitié ave Jules César Scaliger. Cet italien installé à Toulouse, érudit de la Renaissance, est un « personnage incomparable, sinon à Plutarque » selon Nostradamus ; il écrit sur tout. Impertinent, il s’attaque à tout le monde, s’intéresse à la botanique et fabrique des pommades et des onguents. Mais cet « imposteur » inquiète les autorités religieuses par ses idées un peu trop progressistes pour l’époque. La population loue pourtant les talents des deux médecins lors de l’épidémie de 1534.
De 1540 à 1545, Nostredame quitte Agen et accomplit un tour de France qui l’amène à rencontrer de nombreuses personnalités, savants et médecins. On le voit certainement à Lyon en 1547, Vienne, Valence, Marseille, Aix-en-Provence, et enfin, à Arles où il finit par s’établir. Là, il met au point un médicament à base de plantes, capable, selon lui, de prévenir la peste. Malgré un succès douteux, Nostredame est appelé sur les lieux où les épidémies sont signalées. A la même époque, il commence à publier des almanachs qui mêlent des prévisions météorologiques, des conseils médicaux et des recettes de beauté par les plantes. Il étudie également les astres.
En novembre 1547, il épouse en secondes noces Anne Ponsard, une jeune veuve de Salon-de-Provence, alors appelé Salon-de-Craux. Le couple occupe la maison qui abrite aujourd’hui le Musée Nostradamus. Il aura six enfants, dont trois fille et trois garçons. L’aîné, César, deviendra le consul de Salon, historien et biographe de son père, peintre et poète.
Nostredame prend le temps de voyager en Italie de 1547 à 1549. En 1550, il commence, comme tant d’autres, à éditer un almanach, c’est à dire un calendrier de prédictions basées essentiellement sur les astres. Le genre est extrêmement prisé du peuple. Il s’amuse à façonner ses premières prévisions dans un style énigmatique et polyglotte qui semble avoir rendu la tâche difficile aux éditeurs, à en juger par les nombreuses coquilles (où certains voient le signe que l’auteur ou le traducteur était dyslexique).
Dès cette date, Michel de Nostredame signe ses quatrains du nom de Nostradamus. Ce nom n’est pas l’exacte transcription latine de Nostredame, qui serait plutôt Domina nostra ou Nostra domina. En latin correct, Nostradamus pourrait signifier « nous donnons (damus) les choses qui sont nôtres » ou « nous donnons (damus) les panacées » (nostrum au pluriel), mais il est également permis d’y voir un travestissement très « heureux » de Nostredame.
En 1555, installé à Salon-de-Provence, il décide de réunir ses prédictions dans un ouvrage plus ambitieux qu’il fait imprimer à Lyon, chez Macé Bonhomme, le premier livre des ses fameuses Centuries qui devaient être au nombre de dix. Sa renommée est telle qu’il devient l’un des astrologues attitrés de Catherine de Médicis, qui l’appelle à la cour et le fera nommer médecin et conseiller du roi Charles IX en 1564. Puis il repart à Salon, où Charles IX puis Henri de Navarre (futur Henri IV) vont lui rendre visite. S’il faut prendre à la lettre ce que Nostradamus dit de sa « comitiale agitation hiradienne » (dans la préface de la première édition de ses prophéties), on comprend qu’il souffrait d’épilepsie. Le docteur Lucien de Luca précise : épilepsie psychique et ajoute au tableau clinique la dyslexie. On doit toutefois recevoir avec prudence un diagnostique posé à plus de quatre siècles de distance et fondé sur des écrits aussi étranges que ceux de Nostradamus. On peut tenir pour plus assuré, qu’atteint de la goutte et d’insuffisance cardiaque, il mourut le 2 juillet 1566 à Salon-de-Provence d’un œdème dit cardiopulmonaire.
Les Prophéties de Nostradamus :
Les Prophéties (comprenant dix Centuries, une centurie étant un ensemble de quatrains) sont rééditées plusieurs fois de son vivant, avec, jusqu’à sa mort, de nouveaux ajouts. La première édition compte 353 quatrains, la dernière (posthume) 942 ! Il est possible qu’avec cet ouvrage, particulièrement soigné et rempli de références savantes, Nostradamus escomptait toucher un public cultivé formé d’humanistes, de lettrés et de puissants. Les Centuries ont donné lieu à la publication de près de dix mille ouvrages. Aujourd’hui encore, malgré des travaux sérieux, nul ne peut dire exactement ce qu’elles signifient.
Comme toujours avec Nostradamus, il faut faire preuve d’une certaine réserve. Son style obscur et son vocabulaire, mélange de vieux français, de latin et de provençal, donne une grande liberté d’interprétation. Nostradamus est un « virtuose de l’ambiguïté » qui a multiplié les anagrammes, les symboles, les références mythologiques et crypté tous ses quatrains à l’aide de figures de style. Cette ambiguïté omniprésente favorise évidemment des interprétations très subjectives.
Les Centuries ne sont aucunement explicites, et tout évènement cadrant a posteriori avec l’une des multiples interprétations d’un paragraphe est présenté comme l’interprétation juste. Plusieurs interprétations « justes » d’une même prophétie cohabitant parfois.