Madame Fraya, de son vrai nom Valentine d’Encausse est née le 21/05/1871 dans les Landes…
Elle se marie vers l’âge de 18 ans avec un homme de 20 ans son aîné. Après un mariage éclair qui dura 5 jours, Valentine quitte son mari mais ne divorcera pas.
De cette rupture lui viennent les 2 évènements les plus importants de sa vie. Tout d’abord, ses premières visions. Elle a la certitude que c’est sa voie et elle se lance dans des recherches afin de trouver des explications sur son don. De plus, 2 mois après sa rupture, elle apprend qu’elle est enceinte. Elle accouche le 25/03/1890 d’une fille qui portera le nom de Mary, Marguerite, Marcelle Delmas. De cette naissance, Madame Fraya dit qu’elle comprit tout de suite que cet enfant serait son « karma », ce qui s’est vérifié.
Encouragée par son père, Valentine suit sa vocation. A cette époque, cette profession n’était pas encombrée de charlatans. Il n’existait alors que quelques prophètes renommés comme Madame Thau, Madame de Thèbes, Madame de Jouvenel…
Comment Valentine D’Encausse devient Madame Fraya ?
C’est à une journaliste que l’on doit ce pseudonyme. Après plusieurs soirées mondaines ou Valentine se forge une excellente réputation, Séverine invite Valentine à une œuvre de charité. Valentine hésite et Séverine lui propose de lui trouver un pseudo. En potassant au hasard, elle tombe sur un livre consacré aux vieilles légendes d’outre Rhin. FRAYA est le nom d’une déesse germanique (elle enseigne la magie). Et c’est avec ce nom qu’une semaine plus tard Valentine fit son entrée sur la scène parisienne, au célèbre Jockey-club. Ses débuts sont sensationnels. Elle consulte une multitude de grand écrivains, les barons de Rothschild, Arthur Meyer… A partir de ce moment là, les plus grands journaux mettent l’accent sur cette « étrange et ravissante jeune femme au mystérieux pseudonyme » dont les prédictions ébranlent les plus sceptiques. Comme une trainée fulgurante, le nom de madame Fraya se répandit dans la capitale. Dans les salles de rédaction, on ne parle plus que de ses dons prodigieux et en 2 jours, sa renommée dépasse celle de la voyante Madame de Thèbes.
Madame Fraya rencontre Pierre Loti en 1902. Celui-ci, frappé par ses prédictions, lui consacre un article fort élogieux dans le Figaro sous le titre « Une chiromancienne chez une reine en exil ». Elle se lie d’amitié avec le Dc Encausse Papus qui l’aidera à parfaire son travail. Il lui consacre aussi une étude de Chirologie.
Madame Fraya a régné pendant cinquante ans sur le monde des arts et de la politique. Elle a lu dans les mains de presque toutes les célébrités de la Belle Époque et des Années Folles, de Sarah Bernhardt à Jean Jaurès, d’André Antoine à Cécile Sorel, d’Aristide Briand à Albert Sarraut, de Colette à Léon Daudet, de Maurice Rostand au prince Youssoupoff…
Fait unique dans les annales de la clairvoyance, Madame Fraya joua un rôle historique pendant la Première Guerre mondiale. En 1914 elle fut convoquée, en pleine nuit, au ministère de la guerre. A l’Élysée en 1917, le président Raymond Pointcaré la reçut personnellement. Georges Clémenceau tint lui aussi à la connaître et la fit venir plusieurs fois dans son célèbre rez-de-chaussé de la rue Franklin.
A lire :
- Une voyante à l’Elysée de Simone de Tervagne (Editions Garancière)
- Madame Fraya m’a dit de Simone de Tervagne (Editions Garancière)