Éliphas Lévi 1810 – 1875 (de son vrai nom Alphonse-Louis Constant) fut d’abord ecclésiastique avant de devenir une grande figure de l’occultisme.
En 1845, dans le Livre des larmes, il développe pour la première fois des notions « ésotérisantes ». Durant cette période il compose aussi des chansons et illustre deux ouvrages d’Alexandre Dumas : Louis XIV et son siècle et le Comte de Monte-Cristo.
Depuis l’affaire de la Bible de la liberté (1841), on l’empêchait d’exprimer sa pensée en lui refusant l’insertion dans les journaux. Il se remet à faire de la politique. Il collabore notamment à la Démocratie pacifique, et écrit un pamphlet virulent : la Voix de la famine. Le 3 février 1847, on le condamne encore à un an de prison. La révolution de février 1848 lui donnant plus de liberté, il commence à diriger une revue gauchiste : le Tribun du peuple.
Parallèlement, Eliphas Lévi lit la Kabbala Denudata de Knorr de Rosenroth, étudie les écrits de Jacob Boehme, Louis-Claude de Saint-Martin, Emanuel Swedenborg, Antoine Fabre d’Olivet, Chaho, et Gœrres.
Fin 1850, il rencontre l’abbé Migne, fondateur et directeur de la librairie ecclésiastique de Montrouge, qui lui commande pour sa collection un Dictionnaire de la littérature chrétienne. Paru en 1851, l’ouvrage étonne par la science profonde qu’il renferme.
Éliphas Lévi demeurera toujours opposé aux expériences de magie. Quand plus tard il eut quelques disciples, il leur fit promettre de ne jamais tenter la plus petite expérience et de ne s’occuper que de la partie spéculative de la philosophie occulte.
Revenu en France en août 1854, Éliphas loge quelque temps dans l’atelier de peintre de son ami Desbarolles, puis habite une modeste chambre d’étudiant où il achève Dogme et rituel de la haute magie, qui paraît de 1854 à 1856. Alors commence le succès, mais non la fortune.
En 1855, il fonde avec Fauvety et Lemonnier la Revue philosophique et religieuse qui paraîtra pendant trois ans et dans laquelle il écrit de nombreux articles sur la Kabbale. Délaissant un peu la philosophie occulte, il se remet à composer des chansons. L’une d’elle, dans laquelle il compare Napoléon III à Caligula lui vaut une nouvelle fois la prison.
Le 3 janvier 1857, un événement sanglant plonge Paris dans la stupeur. L’archevêque de Paris, Monseigneur Sibour, est assassiné alors qu’il inaugurait la neuvaine de Sainte Geneviève à Saint-Étienne-du-Mont. Les deux nuits précédentes, Éliphas avait fait (selon ses dires) un rêve prémonitoire qui se terminait pas les paroles : « viens voir ton père qui va mourir ! ». Son père étant mort depuis longtemps, il n’en comprit pas immédiatement le sens.
En 1859, la publication de Histoire de la magie lui rapporte 1 000 francs, ce qui est une somme pour l’époque, et le consacre en attirant à lui la plupart des ésotérisants français.
Il connut aussi le cartomancien Edmond.
Paul Christian, auteur de l’étrange roman l’Homme rouge des Tuileries, fut le voisin et l’ami d’Éliphas et profita de ses entretiens et de ses leçons toutes bénévoles.