Nombre de choses (vraies, fausses ou supposées) ont été écrites sur l’histoire du Tarot, mais rien en l’état actuel des choses ne permet véritablement d’étayer toutes ces théories.
Cet article a pour but de remettre un peu d’ordre dans la classification et l’origine des cartes car il s’agit tout d’abord de savoir de quoi on parle. Parlons nous des cartes à jouer ou bien des cartes divinatoires ?
Les traces matérielles de l’utilisation des cartes sont très rares avant le 17ème siècle. Nous savons que le jeu de cartes à jouer est en Europe à partir de 1360 environ (fin du moyen âge), mais elles ne sont pas nées en Europe. Le jeu de carte dans son principe et sa structure vient d’ailleurs.
Cet ailleurs est localisé dans le monde indo/musulman (actuel Proche Orient) qui est à la fois combattu et admiré et qui nous fournit les épices d’Inde. Ce pays est le passage obligé de tout ce qui vient d’Extrême Orient, de la Chine… La découverte d’un jeu (qui est actuellement conservé au musée Topkapi à Istambul) typiquement Mamelouk nous permet de situer l’utilisation des cartes à jouer vers 1350/1400. A cette période, ce sont les Mamelouks qui règnent en Egypte et au Proche Orient. Il seront chassés par les Otommans vers 1517.
49 cartes sur 52 ont été retrouvée. Ce jeu est peint à la main. Il représente les 4 couleurs, avec ce qui tient lieu de figures (sauf que ce ne sont pas des figures, islam oblige), des représentations non figuratives avec des cartouches où s’inscrivent des légendes en arabes.
Sur ces cartes, on reconnaît les mots Malik (= roi), un sous gouverneur et le gouverneur s’appelle Naïb. Or ce mot est le premier mot que l’on trouve dans les archives européennes pour désigner le jeu de cartes. « Naïbi » en latin ou italien sera utilisé jusqu’au 15ème siècle.
Derrière le mot « Mamelouk » nous soupçonnons la Perse.
Est-ce le jeu du Pharaon dont tout le monde parle ?
Non, car nous ne parlons pas de l’Égypte Pharaonique mais bien des origines Mamelouks.
A partir de maintenant, nous émettons des hypothèses :
Les personnes qui ont étudié ces cartes ont constaté que les quelques rares textes écrits en arabe était des mots persans, ce qui nous renvoi à la Perse. Or de Perse viennent aussi les cartes que l’on trouve en Inde. Cela forme un ancêtre commun.
Par l’intermédiaire des Persans, on pense qu’il y a les Chinois, car les Chinois connaissaient l’ancêtre du jeu de cartes que sont les Dominos. Ce sont certes des Dominos tels qu’on les connaît sous leur forme actuelle, mais on les jouait comme avec des cartes (levées, combinaisons). Derrière les dominos, nous pouvons penser aux Dés. Avec les Dés, le jeu est entièrement basé sur le hasard. Les cartes vont rendre le jeu plus raffiné puisqu’il y a maintenant une part de stratégie.
C’est ainsi que le jeu parcourt l’extrême orient, le proche orient et il traverse la méditerranée pour arriver chez nous.